Hydromel
L’hydromel est une boisson alcoolisée issue de la fermentation du miel dans l’eau rendant ce dernier fermentescible avec introduction de levures.
On croise l’hydromel dans beaucoup de cultures et l’on retrouve des écrits attestant de l’existence d’hydromel en Chine voilà 4000 ans. Selon les cultures, on utilisait l’hydromel pour soigner, festoyer et certains lui attribuaient même des pouvoirs magiques.
Les histoires à raconter sur cette boisson sont nombreuses et comme aux ruchers d’Asgard, on aime les histoires des anciens peuples du Nord, voilà l’histoire de l’hydromel chez les vikings.
Les pays scandinaves sont peu propices à l’élevage d’abeilles et donc, à la production de miel, de par leur climat froid et des saisons florales courtes. Mais l'abeille a su trouver son chemin et y livrer ses trésors.
L’histoire ne nous apprend pas de source sure si les abeilles étaient présentes dans ces contrées où si elles y ont été introduites lors de nombreux pillages effectués par les Viking dans les territoires méridionaux. Mais des traces retrouvées laissent à penser que ces abeilles étaient bel et bien locales et élevées par les Viking qui étaient avant tout fermiers.
Le miel est un sucre naturel produit par les abeilles qui butinent le nectar des fleurs, le digèrent et le recrachent plusieurs fois jusqu’à ce que sa teneur en eau soit inférieure à 20%. C’est ainsi que le précieux nectar devient du miel. Les conditions climatiques de ces pays nordiques étant rudes, il était fréquent que les réserves de miel prennent l’eau. Le miel, dilué dans l’eau commençait à fermenter par l’intervention des levures naturelles qui se trouvaient là.
Les Viking ne mirent pas longtemps à découvrir le goût exquis de ce précieux nectar et en lancèrent la fabrication. Mais les saisons mellifères étant courtes et les quantités de miel faibles, l’hydromel était une boisson uniquement destinée à honorer des invités ou célébrer des évènements importants.
Une variante de l’hydromel est bien connue : le Chouchen. Lors de la récolte de miel, les viking jetaient les brèches de miel dans le tonneau plein d’eau. Attirées par l’odeur du miel, les abeilles environnantes venaient récupérer leur nectar mais se noyaient dans l’eau. En se noyant, elles se débattaient et libéraient leur venin qui se mélangeait au breuvage. En grande quantité, l’on raconte que le venin d’abeille mélangé à l’hydromel pouvait rendre fou. Aussi, le Chouchen était consommé par les guerriers lors des combats. Ce breuvage annihilait toute peur chez eux et alimentait la fureur des fameux berserkr, les guerriers-fauves, capables d’entrer dans une fureur sacrée, les rendant surpuissant et capables de véritables prouesses, régulièrement suivies d’une amnésie lorsque les effets retombaient.
Les Viking aimant les sagas racontaient qu’à l’issue de la guerre des Vanes, les dieux crachèrent dans une cuve pour célébrer la trêve. Pour conserver un symbole fort de la paix, ils créèrent à partir de la salive un homme nommé Kvasir doté d’une sagesse telle qu’il pouvait répondre à toute question. Il voyagea à travers le monde pour répandre sa sagesse jusqu’à ce qu’il soit capturé dans le monde des nains et tué. Son sang fut versé dans deux cuves dans lesquelles ils ajoutèrent du miel. De ce mélange, fut créé un breuvage qui apportait éloquence et sagesse à quiconque le buvait : l’Hydromel. Ils durent confier ce breuvage à un géant pour épargner leur vie (mais ça, c’est une autre Saga…) et Odin déroba, à son tour, le précieux hydromel au peuple des Géants après s'être transformé en aigle pour s’échapper. Par la suite, Odin distribua le précieux nectar aux Dieux Ases qui vivaient avec lui en Asgard. Cette boisson est servie par les Valkyries chaque soir au banquet d’Odin qui accueille les fiers guerriers tombés au combat. Et lorsqu’Odin, sous sa forme humaine, croise la route d’un scalde - poète viking - possédant un grand talent, il lui donne à boire du précieux hydromel afin que l’éloquence du scalde et son talent en soit décuplés.
Cette saga est à l’origine du nom de l’hydromel des ruchers d’Asgard « L’audace des scaldes ».